LE MAGNIFIQUE

1973 Philippe de Broca FRANCE. Avec Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset, Vittorio Caprioli, Hans Meyer, Monique Tarbes Genre : Action - Comédie - 1h33min Note : 7,9

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La machine à décrire a des ratés. François Merlin ne supporte plus de cohabiter avec son héros de roman Bob Saint-Clar.

Dans ses écrits, Merlin se rêve en agent secret intrépide, mais dans la réalité, il enfile des charentaises et des tricots de laine. La comparaison est rude.

Le jour où sa charmante voisine lui avoue son admiration pour le super agent, Merlin dégoupille. Terminé les sauts périlleux, les sourires ravageurs et les balles magiques, Saint-Clar descend de l’Olympe, il s’enrhume, a peur du noir, craint même les femmes.

En massacrant son héros, Merlin se libère.

La rivalité absurde entre Merlin et sa créature imaginaire permet à Philippe De Broca d’enchaîner des séquences de pure comédie d'une inventivité débridée. L’éditeur transformé en super-vilain, la voisine universitaire métamorphosée en James Bond girl, sont des moments de cinéma qui séduisent par leur liberté et leur fantaisie.

Jean-Paul Belmondo dans le double rôle du "Docteur Merlin et Mister Saint-Clar" est à la manœuvre. Avec une maestria impeccable il navigue entre ses deux personnages en s’auto-parodiant avec un plaisir malicieux.

Les films de Philippe De Broca sont à l’image des macarons de Pierre Hermé : un mélange de saveurs classiques et d'associations étonnantes. Le style De Broca se caractérise par une approche imprévisible mais respectueuse de la comédie. Il refuse de saturer le spectateur avec des gags incessants, préférant l'accompagner en douceur jusqu’à la frontière délicate entre drôlerie et mélancolie. Ses héros sont des hommes pressés, ses héroïnes des femmes fortes. Il n’y a jamais de film sans histoire d’amour, et chaque romance est dominée par une femme de caractère.

De Broca, véritable cinéaste moderne avant l’heure, a su inscrire son époque dans une empreinte peu conventionnelle.

Surnommé par François Truffaut le "poète de la dérision", Philippe De Broca a sublimé l'art de la nonchalance et du second degré à un tel niveau qu'il est devenu l'architecte du héros "Belmondien". Sans L'HOMME DE RIO, CARTOUCHE ou LE MAGNIFIQUE, il n'y aurait pas eu le Belmondo des années Verneuil et Lautner. La popularité du super-flic doit beaucoup à cette version élégante et subtilement décalée imaginée par De Broca.

L’héritage de Philippe De Broca, loin d’être effacé, reste d’une vivacité contagieuse.

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BANG ! Francis Veber a refusé d’être crédité comme scénariste car il était en désaccord avec la vision de Philippe de Broca à propos du personnage de Christine joué par Jacqueline Bisset.

Le nom du Dj Bob Sainclar est inspiré du nom du héros du film.

Passage éclair : Philippe de Broca apparaît dans le rôle du second plombier.

Le scénario du MAGNIFIQUE est signé du génial Daniel Boulanger a qui l'on doit entre autres L'HOMME DE RIO, LES TRIBULATIONS D'UN CHINOIS EN CHINE, CARTOUCHE et le subtil ROI DE COEUR.

Un remake du film a été tourné avec Antoine de Caunes et Clotilde Courau sous la forme d'un téléfilm : BOB LE MAGNIFIQUE (1998) réalisé par Marc Angelo.

Hommage : La scène de la piscine dans laquelle Bob Saint-Clar exhibe ses muscles est jouée à l'identique par Jean Dujardin dans le film OSS 117 : RIO NE REPOND PLUS (2009) de Michel Hazanavicius.

Dialogue culte

Comment est-il mort ? Dévoré par un requin dans une cabine téléphonique !