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FACES

  • Photo du rédacteur: BBC
    BBC
  • 9 oct. 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 juil.

1968 John Cassavetes USA.

Avec John Marley, Lynn Carlin, Seymour Cassel, Gena Rowlands, Fred Draper, Val Avery, Dorothy Gulliver

Scénario : John Cassavetes

Genre : Drame - 2h10min

NOTE : 9,1


Et un matin je ne t’aimais plus.

La rencontre avec une call girl, portée sur le corps mais aussi sur le cœur, bouleverse Richard. La réalité déborde. Tout n’est que désenchantement. Richard demande le divorce, sa femme Maria ne comprends pas ; le couple est installé, le quotidien bourgeois établi, le mal-être sous contrôle. Assommée, Maria soigne sa dépression à coups de cocktails bien tassés et consomme son amant sans modération. Sa tentative de suicide échoue, l’amant connait les mots qui sauvent.

L’animalité prend le dessus, Richard surgit, Maria rugit, les corps s’entrechoquent, s’entremêlent, s’épuisent puis s’effondrent pour sonner la fin d’un combat triste.

John Cassavetes ne fait pas que saisir la vie, il la traque. La liberté qu’il donne à ses acteurs est un piège, il les dépouille sans précautions, car chez Cassavetes même le cinéma le plus réaliste est toujours trop fade. Il multiplie les cadrages pour capturer la vérité. Son montage démarre au milieu d’un plan, là où le geste est signifiant. Peu d’éléments explicatifs pour apprivoiser le spectateur, les corps et les visages filmés au plus près doivent le guider.

On parle de cinéma à l’arraché, c’est faux, le cinéma de Cassavetes est le cinéma de la minutie, celui qui conduit chaque acteur à creuser toujours plus profond. Un travail dont l’aboutissement est la révélation de l’émotion pure.


Nous sommes nombreux à avoir érigé John Cassavetes en Saint Patron du cinéma, mais confessons-nous, ce qu’on admire chez lui, ce ne sont pas seulement ses films, c'est aussi l’illusion réconfortante qu’on peut rester soi-même dans un système que l’on déteste. Cassavetes ne voulait pas être un modèle pourtant il est devenu une balise pour tous ceux qui veulent survivre dans un milieu qui les fatigue profondément.

Sa présence à l’écran, en tant qu’acteur, nourrit pleinement cette perception. Son attitude dans le cadre semble toujours dire : "je suis là, mais je me fous de vos règles".

Que ce soit dans THE KILLERS de Don Siegel, UN TUEUR DANS LA FOULE de Larry Peerce, ou dans FURIE de Brian De Palma, il se prête au jeu des grands studios, mais on perçoit le clin d’œil ironique. Son sourire, ses gestes déclenchent toujours une alerte, comme s’il nous prévenait : "ne vous laissez pas berner, l’essentiel est ailleurs".

Et c’est là tout le paradoxe, John Cassavetes a toujours fui les postures et ce sont pourtant ses postures qui l’ont rendu iconique. Il suffit de revoir ses interviews : il parle trop vite, il s’égare, il fume, il rit nerveusement, il s’éparpille avec un mélange de désinvolture et d’agacement. Le cirque médiatique ne l'intéresse pas, il s’en moque ouvertement. C'est ça qu’on adore : cette trajectoire de mec insaisissable. On voudrait tous être dans la peau de John Cassavetes.


BANG !

FACES est filmé caméra à la main en 16mm afin que les acteurs puissent se déplacer librement.


Le tournage dure 6 mois, principalement de nuit, et se déroule dans la maison du couple Cassavetes-Rowlands. Le garage est transformé en salle de montage, la pellicule est récupérée des chutes de studios Hollywoodiens, les acteurs sont bénévoles et occupent aussi des postes techniques.


John Cassavetes travaille comme acteur sur cinq films afin de financer FACES. Ceci devient d’ailleurs un principe de production habituel. On le retrouve comme acteur dans de nombreux films mineurs. Les cachets vont l'aider à financer ses projets comme réalisateur.


Cassavettes dit souvent à ses acteurs "Dans la vraie vie, vous ne savez pas ce que les gens vont vous dire. Votre personnage ne le sait pas non plus".

Probablement l'un des premiers films de l'histoire du cinéma à parler ouvertement du cunnilingus. La séquence entre John Marley et Lynn Carlin est mythique.


Le film remporte cinq prix au Festival du film de Venise en 1968.


Steven Spielberg, âgé de 21 ans, a été assistant de production non crédité sur FACES pendant deux semaines. Cassavetes qui a trouvé le jeune homme sympathique, lui a proposé de participer au film.


FACES a inspiré le travail de Woody Allen et Robert Altman.



Budget 10 000 $ - Recettes 200 000 $

Dialogue culte

Sers moi ce que tu veux… avec de la glace, sec et dégouttant, parce que je me sens très très garce ce soir.


ree

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Paris, France

Crédit photo home page : John Dominis

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