DELIVRANCE

1972 John Boorman USA.

Avec Jon Voight, Burt Reynolds, Ned Beatty, Ronny Cox, Billy Redden, Herbert Coward, Bill McKinney

Genre : Action - 1h49min

Note : 7,9

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Nous partîmes 4, nous revînmes 2 et demi.

Quatre citadins décident de se payer une bonne tranche de rigolade macho aux pays des péquenots. Ça tourne mal, les péquenots aiment l'humour cochon et vont faire payer très cher aux quatre "beaufs" de la ville leur virée en canoë sur la rivière locale.

DELIVRANCE est bien plus qu'un simple "survival movie", il incarne avant tout une réflexion sans concession sur la condescendance « chic ». Les quatre bobos, bien instruits comprennent trop tard que la violence brutale utilisée par les "mal éduqués" est la seule manière pour eux de préserver une once de dignité. Dans ce contexte, le film dénonce une forme de mépris social, mais aussi une illusion de la "maitrise". Les hommes de la ville se retrouvent à la merci de locaux pas finauds, mais aussi d'une nature qu'ils regardent avec ce détachement tranquille propre à ceux qui pensent ne jamais avoir à s’y confronter.

Ce qui est fascinant dans DELIVRANCE, une fois évacué le dossier des autochtones, c'est la dynamique entre l'humain et l'environnement. Si le film semble, à première vue, être une simple confrontation entre de pseudo-aventuriers et la nature sauvage, il va bien au-delà. La nature ici n’est pas seulement un lieu palpable mais une présence à la fois subtile et dominante qui se révèle être un miroir impitoyable des faiblesses humaines. La forêt, la rivière, les rochers deviennent des forces irrésistibles qui mettent à nu l'absurdité des comportements. Les quatre "représentants de la civilisation" sont réduits à des proies vulnérables, prises dans un environnement qui les dépasse et les dépossède de leurs certitudes. Le "survival" de ce film n'est pas plus un combat pour la survie physique, qu'une quête désespérée pour retrouver un semblant de respect de soi.

Evidemment un seul vainqueur dans cette histoire : la nature, énorme, comme l'aime Boorman. Elle triomphe non seulement des personnages, mais aussi de leurs illusions.

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BANG !

Burt Reynolds est passé du statut d'acteur de télévision et de films de série B à celui de star de cinéma grâce à DELIVRANCE.

Lors du tournage sur la rivière Chattooga, en Géorgie, Ned Beatty a été projeté par-dessus son canoé et a été aspiré par un tourbillon. Un assistant de production a plongé pour le sauver.

Pour des problèmes de budget, les acteurs ont réalisé eux-mêmes leurs cascades.

Vilmos Zsigmond, le chef opérateur, a choisi de désaturer les couleurs car il trouvait la forêt trop verte et le fleuve trop bleu.

Le plan de la main qui sort de l'eau a servi de modèle à de nombreux films d'horreur dont CARRIE de Brian De Palma.

Tim Burton apprécie DELIVRANCE. Dans BIG FISH le morceau emblématique "Dueling Banjos" est joué par un personnage tout droit sorti du film de Boorman, et dans DARK SHADOWS, on aperçoit l'affiche du film sur la façade d'un cinéma.

Sam Peckinpah voulait réaliser le film mais John Boorman avait sécurisé les droits. A la place Peckinpah va diriger LES CHIENS DE PAILLES (1971).

James Dickey, auteur du roman et du scénario de DELIVRANCE, apparaît à la fin du film dans le rôle du Sheriff Bullard.

James Dickey affirme que cette histoire est librement inspirée d'une histoire vraie.

Le film n'explique pas le titre, mais le livre indique que ce que les citadins essaient de trouver dans la forêt, c'est la délivrance du stress de la vie moderne. Trés concluant !

Budget : 2 000 000 $ - Recettes monde 4 534 000 $.

Dialogue culte

Ce que nous "exigeons", c'est que vous mettiez votre cul à l'air dans ces bois.