FERRIS BUELLER'S DAY OFF

1986 John Hughes USA.

Avec Matthew Broderick, Mia Sara, Alan Ruck, Jeffrey Jones, Jennifer Grey, Cindy Picket, Lyman Ward, Edie McGlurg, Richard Edson, Ben Stein, Charlie Sheen, Molly Ringwald, Lara Flynn Boyle

Genre : Comédie - 1h43 min

Note : 7,9

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L'art de sécher avec style

Ferris Bueller est un "branleur" ou comme aurait pu le dire Han Solo un "gentil branleur".

Le genre de type qui t'ennerve mais à qui tu voudrais ressembler.

Le film commence mal. Le "gentil branleur" te regarde face caméra et te donne des leçons :" La vie bouge très vite. Si  tu ne t'arrêtes pas pour regarder autour de toi, tu pourrais la manquer". Ok vieux ! T'es pas le premier à décider de faire un pas de côté. Je fais toujours ça quand il y a la queue au cinema. Voir la caisse me redonne la foi.

Ferris Bueller décide de sécher les cours pour mettre sa théorie en pratique. Après avoir mystifié ses parents en simulant une forte fièvre, il entraine sa copine Sloane et son meilleur ami Cameron dans une folle journée initiatique.

Le trio va affronter un Chicago downtown transformé en terrain de jeu pour jeunes rebelles bourgeois. Chacun a ses raisons de braver les conventions : Cameron, accablé par un père autoritaire, Sloane, complice d’un amour indéfectible et Ferris, en quête d'une gloire chevaleresque.

Le Prince blessé, la Dame amoureuse et le preux Chevalier vont dynamiter les clichés de l’adulte établi : restaurant élitiste, voiture de collection, snobisme arty… Tout y passe dans un tourbillon jubilatoire d’audace et d’ironie.

Cependant, la popularité de Ferris se révèle être à double tranchant. Ses camarades s’inquiètent de son absence. Une rumeur comme quoi il serait atteint d'une grave maladie circule sur le campus. Le film change alors de catégorie. John Hugues lache les freins. La comédie "teenage sympathique" ose les situations les plus irrationnelles : les médias se mobilisent, un téléthon s'organise, les people compatissent. Une déferlante d'humanité secoue Chicago, Ferris Bueller devient un détonateur de charité universelle. SAVE FERRIS !

Sa sœur jubile, elle va assister à la chute d'un faussaire. Le directeur de l’école éxulte, la bulle Ferris va bientot éclater. Le temps des alliances est arrivé, John Hugues sort sa carte maitresse : l’esprit de famille sera toujours plus fort que l’institution.

Le "teen movie" est souvent un genre saturé de références lourdingues. John Hughes est celui qui a su éviter le piège des pool-party décérebrées et des cheerleaders "so épanouies" (pourrait-on un jour faire un film sur une cheerleader dépressive ?).

Dans des films comme BREAKFAST CLUB, PRETTY IN PINK et LA FOLLE JOURNEE DE FERRIS BUELLER, John Hughes raconte des histoires d’adolescents qui échappent à toute caricature. Les interrogations existentielles de ses personnages sont toujours traitées avec subtilité et non sans humour - la séquence du double appel avec le directeur de l'école reste un grand moment de cinéma comique.

Souvent critiqué pour sa vision jugée conservatrice de la société, Hughes défend l'idée que la connaissance est une arme d’émancipation massive. Selon lui, les chemins pour y accéder sont multiples. La dynamique sociale des lycées devrait, en théorie, permettre aux élèves de s'élever, John Hughes n'y croit pas. Dans ce contexte, l'initiative personnelle et la structure familiale prennent une importance cruciale. Du coup les personnages de John Hugues représentent souvent l’archétype du héros américain : facétieux, anticonformiste, juste, vulnérable mais surtout résiliant.

Le charme de Ferris, la fragilité de Cameron, la calme détermination de Sloane ont marqué les adolescents des années 80. Ensemble, ils incarnaient les multiples facettes de nos personnalités, chacun apportant sa propre perspective à notre quête de différence et d'abandon.

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BANG !

John Hughes a déclaré avoir pensé à Matthew Broderick lorsqu'il a écrit le scénario, affirmant qu’il était le seul acteur capable de tenir le rôle "Il fallait que j'aie ce regard. Il fallait que ce charme se manifeste. James Stewart aurait pu jouer Ferris à quinze ans... J'avais besoin de Matthew".

Si Matthew Broderick avait refusé le rôle de Ferris, John Hughes l’aurait proposé à Jim Carrey, John Cusack, Tom Cruise et Michael J. Fox.

Le personnage de Cameron devait être âgé de 18 ans, l’acteur Alan Ruck avait 29 ans au moment du tournage. Matthew ­Broderick et Mia Sara, avaient respectivement 23 et 18 ans. Le plus troublant est que Mia Sara a été choisi parce que John Hugues souhaitait une actrice plus âgée que les deux acteurs.

Pour avoir l’air drogué, Charlie Sheen est resté éveillé durant 48 heures avant de tourner ses scènes.

Les parents de Ferris dans le film, les acteurs Cindy Picket et Lyman Ward se sont mariés peu de temps après le tournage.

Pas de suite pour Ferris Bueller. Il n’y a qu’en 2012, lors du Super Bowl, que Matthew Broderick a accepté de reprendre son rôle de Ferris pour une publicité de voiture.

John Hughes a toujours sélectionné lui-même les musiques de ses films. Quand il a choisi pour le générique de fin le titre "Oh Yeah" du groupe suisse Yellow, personne ne le connaissait. Depuis "Oh Yeah" a été repris plus d’une douzaine de fois dans des films et séries.

Paul McCartney, qui a par ailleurs adoré le film, a détesté la séquence de "Twist and Shout" à cause de la présence "inappropriée" de cuivres dans le morceau. John Hughes, grand fan des Beatles, s'est senti très mal d'avoir "offensé" l'un des Fab Four.

Budget : 5 000 000 $ - Recette USA 70 000 000 $

Dialogue culte

Vous êtes encore là ? C'est fini ! Rentrez chez vous maintenant ! (Ferris Bueller s’adressant aux spectateurs pendant le générique de fin)